Pourquoi nos décisions ne sont-elles pas toujours aussi rationnelles qu’on le pense ?

février 2025

Facteurs d’influence, biais cognitifs et leviers d’amélioration

Chaque jour, nous prenons des dizaines de décisions, certaines triviales, d’autres stratégiques. Pourtant, même les plus brillants d’entre nous ne sont pas à l’abri de prendre des décisions peu appropriées! Mais pourquoi ?

Notre prise de décision est influencée par de multiples facteurs :

  • Nos émotions : Un stress intense ou un enthousiasme excessif peut biaiser notre raisonnement.
  • Notre environnement : La pression sociale, les attentes hiérarchiques ou les normes culturelles orientent nos choix.
  • Le temps disponible : Plus nous devons décider vite, plus nous avons tendance à nous fier à des intuitions biaisées.
  • La surcharge d’informations : Face à un flot de données, nous filtrons et simplifions, souvent de manière involontaire.
  • Nos biais cognitifs : Ces raccourcis mentaux, bien qu’utiles pour traiter l’information rapidement, nous induisent parfois en erreur.

 Comment les biais cognitifs influencent nos choix, en particulier dans le monde de l’entreprise ?


Les biais cognitifs : des pièges invisibles qui influencent nos décisions

Les biais cognitifs sont des mécanismes automatiques de notre cerveau qui nous amènent à interpréter la réalité de manière simplifiée et parfois erronée. Daniel Kahneman, Prix Nobel d’économie, explique que notre pensée fonctionne sur deux systèmes :

  1. Le système rapide : intuitif et automatique, il nous permet de prendre des décisions sans effort.
  2. Le système lent : plus réfléchi, logique et analytique, mais aussi plus gourmand en énergie.

Face à une situation complexe, nous nous appuyons souvent sur le système rapide, ce qui nous expose à des biais.

Exemples concrets de biais et impacts en entreprise

Détaillons quelques biais courants en contexte professionnel:

  1. Le biais de confirmation

    • Définition : Nous privilégions les informations qui confirment nos croyances et ignorons celles qui les contredisent.
    • Impact en entreprise : Un dirigeant convaincu de la viabilité d’un projet peut écarter les retours critiques, conduisant à des erreurs stratégiques.
  2. L’effet Dunning-Kruger

    • Définition : Les personnes peu compétentes surestiment leurs capacités, tandis que les experts doutent davantage d’eux-mêmes.
    • Impact en entreprise : Un manager peu expérimenté prend des décisions risquées en étant trop sûr de lui, tandis qu’un expert hésite à partager ses idées, pensant que “cela coule de source”.
  3. Le biais d’ancrage

    • Définition : La première information reçue influence excessivement notre jugement.
    • Impact en entreprise : Lors d’une négociation commerciale, le premier prix annoncé façonne la perception de la valeur, même s’il est irréaliste.
  4. Le biais du statu quo

    • Définition : Nous avons tendance à privilégier la situation actuelle plutôt que le changement.
    • Impact en entreprise : Une équipe maintient un processus inefficace simplement parce que « ça a toujours été fait comme ça ».
  5. Le biais d’autorité

    • Définition : Nous accordons une confiance excessive aux figures d’autorité, parfois au détriment de la logique.
    • Impact en entreprise : Un dirigeant prend une décision sur la seule base de l’avis d’un expert reconnu, sans prendre en compte d’autres analyses.
  6. Le biais de groupe (effet de conformisme)

    • Définition : Nous avons tendance à suivre l’avis du groupe, même s’il nous semble discutable.
    • Impact en entreprise : Dans une réunion, personne n’ose exprimer un désaccord face à une décision largement approuvée.

Il existe de nombreux autres biais cognitifs qui influencent nos décisions au quotidien, tels que le biais d’optimisme, qui nous pousse à sous-estimer les risques, ou encore l’effet de récence, qui nous fait accorder plus d’importance aux informations les plus récentes qu’aux données plus anciennes mais pourtant pertinentes. Depuis les années 70, plus de 200 biais cognitifs ont été identifiés.

De plus, ces biais ne s’expriment pas de manière uniforme : leur intensité varie selon le niveau de stress, la charge mentale ou encore la dynamique de groupe. Une même personne peut être très rationnelle dans un environnement calme et réfléchi, mais se retrouver fortement influencée par ses biais dans une situation de forte pression ou d’urgence.


Comment mieux prendre en compte ces biais dans nos décisions ?

La bonne nouvelle, c’est qu’il est possible de réduire notre vulnérabilité aux biais cognitifs et d’améliorer la qualité de nos décisions. Voici quelques exemples de leviers concrets pour y parvenir :

Évaluer ses propres biais grâce au test des  Matrices Cognitives.
Dans notre formation sur la prise de décision, nous utilisons le test des Matrices Cognitives créé par le cabinet Chrysippe.org. Chaque participant bénéficie d’un débriefing individuel, permettant d’identifier sa vulnérabilité à certains biais cognitifs.

Prendre en compte l’impact des émotions et des croyances
Nos décisions ne sont pas uniquement rationnelles : elles sont influencées par nos émotions et nos croyances profondes. Notre formation explore comment nos états émotionnels peuvent biaiser notre jugement et comment prendre du recul pour éviter des décisions impulsives ou trop rigides.

Encourager la contradiction et la remise en question

  • Créer un « avocat du diable » dans les réunions pour remettre en question les choix du groupe.
  • En réunion, le chef parle en dernier comme le préconise Olivier Zara dans ses ouvrages.
  • Utiliser des méthodes de mobilisation de l’intelligence collective
  • et bien d’autres outils à expérimenter dans notre formation

Se former pour mieux décider

Nous avons conçu une formation unique sur la prise de décision, intégrant :

  • L’analyse des biais cognitifs et leur impact en entreprise.
  • Le test des Matrices Cognitives avec un debrief individuel pour comprendre ses propres mécanismes
  • L’influence des émotions et des croyances dans nos choix et comment mieux les réguler.
  • Des outils concrets pour structurer son processus de prise de décision.

Conclusion : Se former pour mieux décider

Nous sommes tous soumis aux biais cognitifs, et il est illusoire de penser que nous pouvons les éliminer totalement. Cependant, en comprenant leurs mécanismes et en utilisant des outils adaptés, nous pouvons prendre des décisions plus éclairées, plus rationnelles et mieux adaptées aux réalités de l’entreprise.

C’est pourquoi nous proposons une formation dédiée à la prise de décision, où nous abordons :

  • Les facteurs qui influencent nos choix (biais cognitifs, émotions, croyances, environnement).
  • Les outils pour analyser et structurer une décision.
  • Les méthodes pour limiter notre vulnérabilité

Intéressé(e) ? Contactez-nous pour en savoir plus sur nos formations et ateliers.

Pour aller plus loin, quelques lectures :

  • Daniel Kahneman – Système 1 / Système 2 : Les deux vitesses de la pensée (Flammarion)
  • Michael Pichat – Changer et coacher avec le modèle des Matrices Cognitives (Interéditions)
  • Olivier Zara – L’excellence Décisionnelle (Axiopole)

Illustration : Dessin d’un cerveau humain tiré du Traité complet de l’anatomie de l’homme (1831-1854) par J.M. Bourgery

Développement : Cyril Nahon Intégrateur wordpress Bergerac • Design : Léo Marcou Graphiste Bergerac

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